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Avr 17, 2024 46 0 Ellen Wilson
S'engager

Retour à une étreinte

Ma vie retournera-t-elle un jour à la normale ? Comment pourrai-je continuer à travailler ? Ruminant tout cela, une solution dangereuse pointa dans ma tête…

Je trouvais la vie extrêmement stressante. Quand j’étais en cinquième année à l’université, l’apparition de trouble bipolaire m’empêcha de terminer mes études d’enseignante. On n’avait pas encore établi de diagnostic, mais j’étais en proie à l’insomnie et avais l’air épuisée et négligée, ce qui entravait mes perspectives dans le métier du professorat. Comme j’étais perfectionniste de nature, je me sentais trop honteuse et avais peur de laisser tomber tout le monde. J’étais tombée dans une spirale de colère, d’abattement et de dépression. Les autres s’inquiétèrent de mon déclin et cherchèrent à m’aider. Je fus même envoyée de l’établissement à l’hôpital mais les médecins ne trouvèrent rien, si ce n’était qu’une hausse de tension. Je priais mais ne trouvais aucune consolation. Même la messe de Pâques – mon temps préféré – ne réussit à briser ce cercle vicieux. Pourquoi Jésus ne m’aidait-il pas ? Je lui en voulais. Et finalement, j’arrêtai de prier.

Comme cela persistait jour après jour, et mois après mois, je ne savais plus que faire. Ma vie pourrait-elle un jour, redevenir normale ? Il me semblait plutôt que non. À mesure que l’obtention du diplôme approchait, ma peur augmentait. Enseigner est un travail difficile, avec peu de pauses, et les élèves auraient besoin de moi pour rester pondérés. Je devrais traiter leurs divers besoins et leur offrir un bon cadre pour qu’ils puissent bien travailler. Comment pourrais-je le faire dans mon état actuel ? Une réponse terrible surgit dans mon esprit : « Tu devrais juste mettre fin à ta vie. » Au lieu de rejeter cette pensée et de la renvoyer direct là d’où elle venait, de l’enfer, je la laissai s’installer. Cela semblait être une réponse simple et logique à mon dilemme. Je voulais juste ne rien ressentir plutôt que d’être sous une attaque perpétuelle.

À mon grand désarroi, je choisis le désespoir. Mais dans ces instants que je considérais être les derniers de ma vie, je pensai à ma famille et à ce que j’avais été autrefois. Poussée par un vrai remords, je levai la tête vers le Ciel et dis : « Pardon Jésus. Pardon pour tout. Donne-moi tout simplement ce que je mérite. » Je me disais que cela devait être les dernières paroles prononcées dans ma vie. Mais Dieu avait d’autres projets.

À l’écoute du Divin

Au même instant, ma mère qui, par la Providence, était en train de réciter le chapelet de la Miséricorde Divine, entendit soudain ces mots fort et de manière bien distincte dans son cœur : « Va voir où est Ellen. » Obéissant à cette parole, elle posa immédiatement son chapelet et me retrouva par terre, dans le garage. Elle me prit rapidement dans ses bras, s’écriant avec horreur : « Qu’as-tu fait là ? » pendant qu’elle m’emmenait à l’intérieur de la maison.

Mes parents eurent le cœur brisé. Il n’existe pas de code défini à tenir dans ce genre de moments, mais ils décidèrent de m’emmener à la messe. J’étais totalement cassée et j’avais besoin d’un Sauveur comme jamais avant. Je languissais de recevoir un moment de retour vers Jésus, une rencontre, mais j’étais convaincue au plus profond de moi que j’étais la dernière personne au monde qu’il chercherait à voir. Je voulais croire avec foi que Jésus était mon berger et qu’il poursuivrait sans cesse sa brebis perdue, mais c’était dur, car rien ne changeait. J’étais toujours consumée d’un sentiment intense de haine de moi-même, opprimée par les ténèbres. C’était presque une douleur physique.

Pendant la préparation des offrandes, je fondis en larmes. Je n’avais pas pleuré depuis longtemps, mais une fois commencé, je ne puis plus arrêter. J’étais à bout de force, à bout de mon énergie, sans aucune idée où aller. Mais à mesure que je pleurais, le fardeau s’allégea et je me sentis enveloppée de sa Miséricorde Divine. Je ne la méritais pas, mais lui, m’a fait cadeau de lui-même, et je savais qu’il m’aimait lorsque j’étais au plus bas, tout comme il m’aimait quand j’étais au plus haut dans ma vie.

À la poursuite de l’amour

Dans les jours qui suivirent, je pouvais à peine affronter Dieu, mais, lui n’arrêtait pas de se présenter et de me poursuivre dans les petites choses. J’ai ré-établi la communication avec Jésus à l’aide du tableau de la Miséricorde Divine qui était dans notre salon. Je tentai de lui parler, me plaignant surtout de mon combat puis après, me sentais mal à l’aise de l’avoir fait, me rappelant de son sauvetage récent.

Cependant, de manière étrange, il me sembla que j’entendais une douce voix me chuchoter : « Tu crois vraiment que j’allais te laisser mourir ? Je t’aime. Je ne t’abandonnerai jamais. Je te promets de ne jamais te quitter. Tout a été pardonné. Aie confiance en ma Miséricorde. » Je voulais y croire, mais je n’arrivais pas à faire confiance et me dire que c’était vrai. Je me décourageai de plus en plus à l’intérieur des murs que j’avais érigés mais je continuais toujours mes conversations avec Jésus : « Comment pourrai-je apprendre à te faire confiance ? »

La réponse me surprit. Comment fais-tu quand tu n’as aucun espoir mais que tu dois continuer à vivre ? Quand tu sens que tu es totalement indigne de tout amour, trop fière d’accepter quoi que ce soit et pourtant désirant désespérément être humble ? En d’autres termes, où veux-tu aller quand tu veux une réconciliation totale avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit, mais que tu as trop peur et que tu ne crois plus à cet accueil chaleureux qui pourrait t’aider à retourner à la maison ? La réponse à cette question est la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu et Reine du Ciel.

Pendant que j’apprenais à faire confiance, mes essais maladroits n’ont pas déplu à Jésus. Il me rappelait plus près, plus près de son Sacré-Cœur, à travers sa Bienheureuse Mère. Je tombai amoureuse de lui et de sa fidélité.

Je pouvais tout dire à Marie. Tout reconnaître, tout avouer. Même si je craignais ne pas pouvoir tenir ma promesse à ma mère terrestre, car de moi-même, j’avais encore à peine la volonté de vivre, elle m’inspira de consacrer ma vie à la Sainte Vierge. Faire confiance qu’elle m’aiderait à traverser cela. Je ne savais pas trop ce que cela signifiait, mais les livres « 33 Days to Morning Glory » (33 jours vers la splendeur matinale) et « Consoling the Heart of Jesus » (Consoler le cœur de Jésus) par le Père Michael E. Gaietley, MIC (Marianiste de l’Immaculée Conception), m’ont aidée à comprendre. La Bienheureuse Vierge Marie est toujours prête à intercéder pour nous et ne refusera jamais la requête d’un enfant qui désire revenir vers Jésus. À mesure que je cheminais dans cette consécration, je résolus de ne plus jamais tenter de me suicider, disant ces mots : « Quoi qu’il arrive, je n’abandonnerai jamais. »

Entre temps, j’entrepris de longues marches au bord de la mer, pendant lesquelles je parlais à Dieu et méditais sur la parabole du fils prodigue. J’essayais de me mettre à la place du fils prodigue mais il me fallut du temps pour me rapprocher de Dieu le Père. Au début, je l’imaginais être à une certaine distance, puis s’approcher de moi. Un autre jour, je l’ai imaginé accourant vers moi, même si cela le faisait paraître ridicule aux yeux de ses amis et voisins.

Enfin, vint le jour où je pus m’imaginer dans les bras du Père, puis être non seulement accueillie dans sa maison mais aussi à ma place à la table familiale. Pendant que je l’envisageais en train de tirer une chaise pour moi, je n’étais plus cette jeune femme têtue mais une fillette de 10 ans, avec des lunettes ridicules et une coupe de cheveux au carré. Quand j’acceptai l’amour du Père pour moi, je devins de nouveau un tout petit enfant, vivant le moment présent et faisant totalement confiance en lui. Je suis tombée amoureuse de Dieu et de sa fidélité. Mon Bon Berger m’avait sauvée de la prison de la peur et de la colère, et me menait sur le chemin tranquille et sûr. Il me portait quand je chancelai.

Aujourd’hui, je veux partager mon histoire pour que tout le monde puisse connaître la bonté et l’amour de Dieu. Son Cœur Sacré déborde de tendresse et de miséricorde spécialement pour vous. Il veut vous aimer à la folie, et je vous encourage à l’accueillir sans aucune crainte. Il ne vous abandonnera jamais et ne vous laissera jamais tomber. Venez à sa lumière et revenez à la maison.

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Ellen Wilson

Ellen Wilson is a Third Order Carmelite who loves to write. Coming from a large close-knit family in Pittsburgh, she is working in customer service, enjoying hobbies like scrapbooking, reading, and decorating.

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